Le Pédant Erudit

bolduchesse Par Le 17/03/2013 3

Dans Les Intellectuels

woody-allen-a-documentary-05-1.jpgSes caractéristiques : comment le reconnaître ?

Le Pédant Érudit n'est pas d'une discrétion notable, ce qui permet de l'identifier très rapidement. Ça, il aime parler, le bougre. Surtout s'écouter parler. Il s'entoure ordinairement d'un auditoire attentif et subjugué par sa verve. Il écoute d'ailleurs peu. Sa voix et son geste sont délibérément souples et amples, genre j'occupe l'espace, tais-toi, je cause. Il peut néanmoins mystifier l'identification en tempérant sa contenance naturelle et jouer au discret pour cultiver le mystère.

Il est aisément reconnaissable à la volontaire négligence qu'il met à soigner son apparence, car le Pédant Érudit est, comme chacun sait, au-dessus des contingences vestimentaires (en vrac : pantalon en velours côtelé, couleurs camaïeu chiasse, cheveu inculte). En gros, il s'habille comme un sac parce que c'est les crétins qui s'apprêtent.

Son habitat naturel : où le trouver ?

Le Pédant Érudit s'acclimate à tous lieux où sa culture et sa finesse d'esprit peuvent trouver un environnement favorable à leur plein développement : musées d'art contemporain (ou antique – pas trop mainstream en tout cas, on oublie le Louvre), bibliothèques universitaires, vernissages, cafés-littéraires et/ou philosophiques, petites librairies, cinémas d'art et d'essai (aux horaires où personne ne va). C'est souvent un éternel étudiant.

Mais comme le Pédant Érudit aime à se donner une allure faussement populaire et accessible, on peut aussi bien le croiser sirotant, jambes croisées, une kronenbourg en terrasse de café.

Ses méthodes de chasse : comment drague-t-il ?

Sa stratégie repose toute entière sur le Verbe. Le Pédant Érudit est d'ailleurs plutôt conscient de sa médiocrité plastique. Car oui, le Pédant est souvent pas terrible.

Ainsi, il étourdira sa proie à coups de grandes réflexions profondes (souvent sophistiques à y regarder de plus près) en cultivant une voix large et chaude d'orateur et d' hésitations affectées pour faire comme s'il venait de l'avoir à l'instant, sa pénétrante pensée. Il peut à l'occasion se montrer sarcastique pour manifester à sa proie que ce n'est pas un garçon facile et pour mieux aiguillonner l'orgueil femelle de la dite proie.

Ses points faibles : que cache-t-il ?

Comme ça, il a l'air d'avoir un méga-égo-de-ouf. Et effectivement, le Pédant Érudit se la raconte grave car il connaît sa juste valeur intellectuelle. Loin d'être un con. En réalité, le Pédant Érudit dissimule son angoisse de la faiblesse et de la perte de contrôle. Il doit exceller en tout ; sinon il flippe. Il veut tout dominer et tout régir pour se donner l'impression d'être nécessaire. Ce qu'il cherche au fond, c'est qu'on le rassure sur ses qualités. Il est en quête d'un égal qui le comprenne et l'applaudisse (moitié maman, moitié muse).

L'assaut : comment en faire la capture ?

La chasse du Pédant Érudit doit être toute en finesse. D'abord, il faut impérativement l'écouter – il ne vit que pour ça. Ensuite, il s'agit d'osciller entre la grossière et muette admiration (trop servile) et l'ergotage philosophique pointilleux (trop hostile). En gros, éviter les écueils de la bécasse extasiée et de la casse-couilles bavarde. Car le Pédant Érudit aime qu'on l'admire mais sans en faire des caisses et qu'on succombe en faisant mine de résister. Oui, il est relou, on est d'accord. Flatter son égo tout en gagnant son estime intellectuelle sera votre stratégie majeure.

Pour le séduire, il est donc conseillé de se montrer curieuse, spirituelle, piquante, plutôt critique mais avec bienveillance et bonne foi, perspicace à ses avances et subtile dans les siennes. Restez un poil élitiste mais feignez l'ouverture d'esprit. Laissez-le croire qu'il domine la discussion et que c'est lui qui fait votre conquête. En revanche, évitez les références que vous ne maîtrisez pas, le Pédant Érudit déteste qu'on le mène en bateau.

Psychotypes célèbres : Woody Allen, Bernard Henry-Levy, Jean-Paul Sartre.

Compatibilités :

♥ ♥ ♥ : La Princesse Pudibonde

♥ ♥ : La Coconne Ingénue

: La Cabossée de l'Amour

Son film : « Le Genou de Claire » de Rohmer.

Son style musical : La musique baroque .

Ses orientations politiques : gauche libérale.

Son animal de compagnie : Le chat (comme Baudelaire)

Sa boisson : Le scotch (sans glace, évidemment).

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Commentaires

  • Moreau

    1 Moreau Le 30/05/2013

    Trop se mouvoir à la discrétion amène bien souvent ce genre d'attitude défensive !
    bolduchesse

    bolduchesse Le 02/06/2013

    Ceci est un commentaire de Pédant Erudit ou je ne m'y connais pas (?) ;-)
  • Elise

    2 Elise Le 24/03/2013

    Oh ! oh !

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