L'Esthète Branchouille

bolduchesse Par Le 31/03/2013 2

avt-franz-olivier-giesbert-6820.jpgSes caractéristiques : comment le reconnaître ?

L'Esthète Branchouille se veut stylé mais tout en singulière décontraction et en discrète élégance, s'amusant d'accessoires insolites et vaguement underground (bretelles, vestes improbables, décalcos-crados, mocassins). Tout se joue au détail. Casual néanmoins. Il est souvent malaisé de lui donner un âge, tantôt quadra qui joue l'ado attardé, tantôt blanc-bec avec une barbe de daron.

L'Esthète Branchouille s'applique à exister et à occuper l'espace sans manifestation outrageuse ni expressivité exacerbée. On a la classe ou pas. On le remarque juste parce qu'il est là, singulièrement là. Mais il n'en pense pas moins, le saligaud - jaugeant, évaluant, statuant ses pairs avec un fin sourire. Il parle avec aisance et autorité aussi bien du marché de l'art contemporain que de la dernière télé-réalité d'NRJ 12. Car, comme son cousin Le Provocateur Sarcastique, se faire remarquer passe d'abord par interloquer autrui.

L'Esthète Branchouille juge le monde et les gens selon leur degré variable de valeur esthétique, de concordance au bon goût ou à la mode. Il se veut anticonformiste et il croit dur comme fer qu'il est unique dans un monde de clones. Ainsi, son orgueil assumé lui évite le ridicule de l'ostention, tout en le rendant obscurément intimidant et désagréable pour autrui. Pas un type sympa, on sait pas bien pourquoi, on le sent pas celui-là.

Son habitat naturel : où le trouver ?

C'est un citadin jusqu'au bout de la bretelle. Généralement lettré et cultivé de surcroît. On le trouvera donc dans tous les lieux culturels upper-class : galeries d'art moderne, concerts de musique classique ou de jazz expérimental, ballets, pièces de théâtre, expositions diverses, bars à la mode (si vous le croisez dans un camping en Ardèche, c'est qu'on l'a forcé ou qu'il écrit un bouquin).

Doté d'une facilité de contact, d'un esprit très critique et d'un bon gros égo, l'Esthète Branchouille privilégiera les milieux de la communication, du journalisme, de l'édition et de l'art. Et il habitera à Paris. Evidemment.

Ses points faibles : que cache-t-il ?

Comme le monde est pour lui quadrillé entre ce qui a du chic/du chien/de la gueule/de l'allure et le reste, l'Esthète Branchouille passe à côté d'un paquet de trucs. Cantonné à l'utilité décorative des gens et des choses, il reste constamment à la surface, perdu dans un univers de fantasmes et de belles images, se faisant lui-même personnage de sa fiction idéale.

Aller en profondeur et fouiller la merde (métaphoriquement hein), ce n'est pas pour lui. Du coup, il est sans cesse déçu parce que les gens finissent toujours par glisser dans l'ordinaire médiocrité et les choses, par passer de mode. Sa quête d'Idéal est toujours ajournée et son trop grand désir d'exception lui fout en définitive une sacrée pression.

Ses méthodes de chasse : comment drague-t-il ?

Le Beau n'étant pas toujours charmant, l'Esthète Branchouille peut tout à fait choper une petite boulotte à condition qu'« elle ait un truc ». Il ne daigne draguer que s'il estime que la fille est en marge des critères consensuels et a suffisamment d'originalité pour que sa singularité personnelle en soit valorisée. En revanche, la vulgarité, physique, sociale ou morale, le débecte. Ainsi, la grande gigue à talons qui se trémousse devant le bar avec son mojito, non, laisse tomber, trop easy.

L' Esthète Branchouille aime à déconcerter mais tout en nuances et sans extravagance. Il va donc se montrer truculant, surprenant et insolite, de façon à suggérer une vie intérieure riche et fantasque. Son éloquence et sa culture lui servent bien évidemment de supports privilégiés. Il se la joue un peu artiste maudit et ne dira jamais à une nana qu'elle a un super cul mais « des traits intéressants » et une « aura envoûtante ». Le côté désincarnation esthétique fonctionne pas mal, la susdite nana, flattée et se rêvant muse, se voit déjà poser à poil dans une chambre de bonne. On accepte toujours mieux d'être mal tringlée si c'est pour l'amour de l'art. Allez savoir.

L'assaut : comment en faire la capture ?

Pour susciter l'intérêt de l'Esthète Branchouille, il faut qu'il reconnaisse en vous l'un de ses pairs. Une désinvolture mondaine assortie d'une distance un peu froide est un bon début. Si vous avez un physique quelconque et aucune singularité à faire valoir (chevelure rousse, traits de madone, regard énigmatique), il va falloir tabler sur une conversation-béton : étalez votre culture mais de façon pointilliste et négligente ; sautez d'un sujet à l'autre ; soyez à la fois primesautière et réfléchie ; feignez des absences et des enthousiastes. Car l' Esthète Branchouille aime les filles qui sortent de l'ordinaire. Les névrosées en gros. Évitez en revanche la soumission de la gourdasse qui flatte ou l'effronterie de la pétasse à l'aise, l'Esthète Branchouille déteste le cheap.

Psychotypes célèbres : Franz Olivier-Gisbert, Laurent Weil.

Compatibilités :

♥ ♥ ♥ : La Fantasque Sensuelle

♥ ♥ : L'Intello Incisive

: L'Hystérique Bisounours

Son film : « Le Charme discret de la bourgeoisie » de Buñuel.

Son style musical : De la folk anglaise.

Ses orientations politiques : gauche caviar.

Son animal de compagnie : Un sharpei (moche, chic et cher).

Sa boisson : Le bloody mary (comme Hemingway).

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Commentaires

  • lucie

    1 lucie Le 16/04/2013

    hahaha j'ai rencontré l’esthète branchouille... du coup ton article me fait mourir de rire... NB: l'esthète branchouille peut s'avérer un amant convaincant !
    bolduchesse

    bolduchesse Le 16/04/2013

    Ah ??! ;-) Je devrais créer une catégorie "Vos témoignages" ! (NB : Moi aussi je trouve que la pratique de l'Esthète Branchouille s'avère étonnamment concluante...^^)

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